Denis Roche
† Paris, 02-09-2015
Obituário, 77 Anos
Denis Roche : poète, éditeur et photographe
Le poète, éditeur, traducteur et photographe Denis Roche est mort mercredi à Paris, à l’âge de 77 ans, des suites d’une longue maladie, a-t-on appris jeudi auprès de son éditeur. « Les Éditions du Seuil ont la grande tristesse d’annoncer la mort de Denis Roche, survenue à Paris le 2 eptembre », a annoncé la maison dans son communiqué.
Né à Paris en novembre 1937, auteur d’une trentaine d’ouvrages, Denis Roche a produit une abondante œuvre poétique et photographique. Il avait entamé sa carrière comme directeur littéraire aux Éditions Tchou, de 1964 à 1970, et avait participé au comité directeur de la revue Tel Quel, depuis sa fondation jusqu’au début des années 1970. Il entre au comité éditorial des Éditions du Seuil en 1971 et y fonde, en 1974, la collection de littérature contemporaine « Fiction & Cie », qu’il dirigera pendant trente ans. Il en fera « un des plus beaux lieux d’accueil de la littérature contemporaine française et étrangère mais aussi d’essais singuliers et toujours marquants », a rappelé sa maison d’édition.
Cette collection, reprise par Bernard Comment en 2004, qui met en avant les « qualités d’invention de l’imagination » et publie des « livres de rupture », a accueilli des auteurs comme Frédéric Vitoux, Viviane Forrester, l’oulipien Jacques Roubaud, Florence Delay, Olivier Rolin, Michel Chaillou, ntoine Volodine, Jean Hatzfeld, Alain Borer. Les jeunes Alain Finkielkraut (avec Ralentir : mots-valises !) et Pascal Bruckner y avaient publié leurs premiers ouvrages.
Du côté étranger, il avait fait connaître au public français les Américains Thomas Pynchon, Susan Sontag et John Hawkes. Denis Roche avait été membre du jury du prix Médicis jusqu’en 2013. On lui doit également la traduction des Cantos pisans d’Ezra Pound.
Il s’était fait connaître dès 1962 avec son recueil de poésie Forestière amazonide, genre qu’il pratiqua avec audace et fracas pendant une dizaine d’années. Pour le poète Jude Stéfan, « briser le vers, ridiculiser la pompe poétique, dénoncer l’alibi scriptural, récuser la notion quasi théologique d’auteur, détruire pour un nouvel ordre, telles étaient donc les fins poursuivies par Roche ». L’ensemble de son œuvre poétique (sept recueils sur
700 pages) avait été rassemblé en 1995 sous le titre La poésie est inadmissible, d’ailleurs elle n’existe pas…
L’art du «silence»
Également romancier (Louve basse) et photographe, il avait fondé en 1981, avec Gilles Mora, Bernard Plossu et Claude Nori, Les Cahiers de la photographie. En 1997, il avait été récompensé par le grand prix de la photographie de la Ville de Paris (ex aequo avec Marc Riboud).
Il s’était expliqué dans La photographie est interminable sur son parcours, son itinéraire d’homme d’images qui avait lié « sans cesse, en les approfondissant, l’autobiographie et la réflexion sur l’acte photographique », selon ses mots.
Il aimait à dire : « Il n’y a rien de plus silencieux qu’une photo, il n’y a aucun autre art qui puisse être aussi silencieux que cela. En voulant arrêter le temps, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, la photo émet du silence. » Ce silence auquel Denis Roche vient d’être condamné.
THIERRY CLERMONT
Le poète, éditeur, traducteur et photographe Denis Roche est mort mercredi à Paris, à l’âge de 77 ans, des suites d’une longue maladie, a-t-on appris jeudi auprès de son éditeur. « Les Éditions du Seuil ont la grande tristesse d’annoncer la mort de Denis Roche, survenue à Paris le 2 eptembre », a annoncé la maison dans son communiqué.
Né à Paris en novembre 1937, auteur d’une trentaine d’ouvrages, Denis Roche a produit une abondante œuvre poétique et photographique. Il avait entamé sa carrière comme directeur littéraire aux Éditions Tchou, de 1964 à 1970, et avait participé au comité directeur de la revue Tel Quel, depuis sa fondation jusqu’au début des années 1970. Il entre au comité éditorial des Éditions du Seuil en 1971 et y fonde, en 1974, la collection de littérature contemporaine « Fiction & Cie », qu’il dirigera pendant trente ans. Il en fera « un des plus beaux lieux d’accueil de la littérature contemporaine française et étrangère mais aussi d’essais singuliers et toujours marquants », a rappelé sa maison d’édition.
Cette collection, reprise par Bernard Comment en 2004, qui met en avant les « qualités d’invention de l’imagination » et publie des « livres de rupture », a accueilli des auteurs comme Frédéric Vitoux, Viviane Forrester, l’oulipien Jacques Roubaud, Florence Delay, Olivier Rolin, Michel Chaillou, ntoine Volodine, Jean Hatzfeld, Alain Borer. Les jeunes Alain Finkielkraut (avec Ralentir : mots-valises !) et Pascal Bruckner y avaient publié leurs premiers ouvrages.
Du côté étranger, il avait fait connaître au public français les Américains Thomas Pynchon, Susan Sontag et John Hawkes. Denis Roche avait été membre du jury du prix Médicis jusqu’en 2013. On lui doit également la traduction des Cantos pisans d’Ezra Pound.
Il s’était fait connaître dès 1962 avec son recueil de poésie Forestière amazonide, genre qu’il pratiqua avec audace et fracas pendant une dizaine d’années. Pour le poète Jude Stéfan, « briser le vers, ridiculiser la pompe poétique, dénoncer l’alibi scriptural, récuser la notion quasi théologique d’auteur, détruire pour un nouvel ordre, telles étaient donc les fins poursuivies par Roche ». L’ensemble de son œuvre poétique (sept recueils sur
700 pages) avait été rassemblé en 1995 sous le titre La poésie est inadmissible, d’ailleurs elle n’existe pas…
L’art du «silence»
Également romancier (Louve basse) et photographe, il avait fondé en 1981, avec Gilles Mora, Bernard Plossu et Claude Nori, Les Cahiers de la photographie. En 1997, il avait été récompensé par le grand prix de la photographie de la Ville de Paris (ex aequo avec Marc Riboud).
Il s’était expliqué dans La photographie est interminable sur son parcours, son itinéraire d’homme d’images qui avait lié « sans cesse, en les approfondissant, l’autobiographie et la réflexion sur l’acte photographique », selon ses mots.
Il aimait à dire : « Il n’y a rien de plus silencieux qu’une photo, il n’y a aucun autre art qui puisse être aussi silencieux que cela. En voulant arrêter le temps, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, la photo émet du silence. » Ce silence auquel Denis Roche vient d’être condamné.
THIERRY CLERMONT
Fonte: Le Figaro
Publicado em: 04-09-2015