Gérard du Peloux
† Moulins-Engilbert (Nièvre), 15-05-2015
Obituaire, 92 Years
L’éternelle paire de lunettes danse entre le nez, sa place habituelle, et le front, position bien plus originale. Son propriétaire, qui se charge de relire votre article à paraître le lendemain, vous regarde avec un petit air en coin : « Il est bien ton papier… surtout parce qu’il est à l’heure… »
Gérard du Peloux en aura vu défiler des petits jeunes au service des sports du Figaro tout au long d’une carrière de journaliste bien remplie. Et, en trente et un ans d’exercice, « Monsieur le Comte » - l’un de ses nombreux surnoms - n’aura jamais cessé de rabâcher les mêmes consignes, en bon formateur et grand professionnel rigoureux qu’il était : « Appliquez-vous, dans une phrase, il faut un sujet, un verbe et un complément. » Simple mais efficace.
Lui aura découvert le journalisme à travers un sport, l’athlétisme. Sa passion, sa vie, son destin. Courir pour boucler un journal à l’heure et gagner une course. Notamment des 10 000 mètres, avec sa belle foulée ample et élégante, sous les couleurs du Paris Université Club (PUC), avant d’en devenir son président.
Né le 4 août 1922, Gérard aura tout connu et vu sur les pistes d’athlétisme, à une époque où cette discipline trônait loin devant le football et à la une des journaux tous les week-ends. Athlète de bon niveau national, il aura beaucoup couru avec Alain Mimoun. Et même devant lui, un jour, lors d’un interclubs où il fut réquisitionné à la dernière minute, grâce à la complicité de son copain champion, écopant d’un nouveau surnom dont il n’était pas peu fier : «L’homme qui a mené devant Mimoun ».
Le tennis, son autre passion
Le champion olympique du marathon à Melbourne en 1956 n’hésitera jamais à venir disputer l’épreuve créée en 1961 par son ami et Jean Malleret : le Cross du Figaro. Durant des décennies, Gérard du Peloux aura fait courir des dizaines de milliers de personnes dans les allées boueuses du bois de Boulogne et le froid du mois de décembre lors de ce cross qu’il aimait et incarnait tant.
Un autre sport aura bercé les journées de «Pépé» : le tennis. Il aura couvert nombre de tournois de Roland Garros, assisté au règne de Björn Borg, vibré au bord du court lors du triomphe de Yannick Noah en 1983 et accompagné la montée en puissance de Rafael Nadal. Témoin privilégié de l’évolution des médias et des Internationaux de France, il en aura vécu toutes les mutations, de «l’inconfort jusqu’au luxe», en tant que journaliste puis en tant que président de la commission presse chargée d’accorder les précieuses accréditations (très demandées) pour Roland-Garros.
Disponibilité légendaire
Lors de son premier tournoi, les journalistes ne disposaient que d’un coin de couloir, avec dix cabines téléphoniques, quand ils s’étalent aujourd’hui sur plusieurs centaines de mètres carrés avec salles d’interview, traducteurs, restaurants dédiés…
Que ce soit dans les entrailles de Roland-Garros ou dans les bureaux du Figaro, Gérard du Peloux répondait à toutes les sollicitations avec sa disponibilité légendaire. Apprécié de tous ses collègues et efficace, il aimait organiser, régler les problèmes, s’investir pour le bien-être des autres et la réussite de ses missions. Sans jamais oublier de glisser quelques histoires drôles ou coquines au moment opportun.
L’athlétisme, le tennis mais aussi le golf, le patinage artistique, et le syndicat des journalistes sportifs (UJSF), qu’il présida également quelques années, auront vu passer sa haute silhouette, certes de plus en plus dégarnie au fil des ans mais toujours aussi élégante et cultivée. Homme de convictions, il posait un regard sans complaisance sur le monde qui l’entourait, avec cette éternelle paire de lunettes…
Gérard du Peloux s’est éteint vendredi dernier à l’âge de 92 ans. Ses obsèques se dérouleront le jeudi 21 mai (10 h 30) à Moulins-Engilbert (Nièvre).
Gérard du Peloux en aura vu défiler des petits jeunes au service des sports du Figaro tout au long d’une carrière de journaliste bien remplie. Et, en trente et un ans d’exercice, « Monsieur le Comte » - l’un de ses nombreux surnoms - n’aura jamais cessé de rabâcher les mêmes consignes, en bon formateur et grand professionnel rigoureux qu’il était : « Appliquez-vous, dans une phrase, il faut un sujet, un verbe et un complément. » Simple mais efficace.
Lui aura découvert le journalisme à travers un sport, l’athlétisme. Sa passion, sa vie, son destin. Courir pour boucler un journal à l’heure et gagner une course. Notamment des 10 000 mètres, avec sa belle foulée ample et élégante, sous les couleurs du Paris Université Club (PUC), avant d’en devenir son président.
Né le 4 août 1922, Gérard aura tout connu et vu sur les pistes d’athlétisme, à une époque où cette discipline trônait loin devant le football et à la une des journaux tous les week-ends. Athlète de bon niveau national, il aura beaucoup couru avec Alain Mimoun. Et même devant lui, un jour, lors d’un interclubs où il fut réquisitionné à la dernière minute, grâce à la complicité de son copain champion, écopant d’un nouveau surnom dont il n’était pas peu fier : «L’homme qui a mené devant Mimoun ».
Le tennis, son autre passion
Le champion olympique du marathon à Melbourne en 1956 n’hésitera jamais à venir disputer l’épreuve créée en 1961 par son ami et Jean Malleret : le Cross du Figaro. Durant des décennies, Gérard du Peloux aura fait courir des dizaines de milliers de personnes dans les allées boueuses du bois de Boulogne et le froid du mois de décembre lors de ce cross qu’il aimait et incarnait tant.
Un autre sport aura bercé les journées de «Pépé» : le tennis. Il aura couvert nombre de tournois de Roland Garros, assisté au règne de Björn Borg, vibré au bord du court lors du triomphe de Yannick Noah en 1983 et accompagné la montée en puissance de Rafael Nadal. Témoin privilégié de l’évolution des médias et des Internationaux de France, il en aura vécu toutes les mutations, de «l’inconfort jusqu’au luxe», en tant que journaliste puis en tant que président de la commission presse chargée d’accorder les précieuses accréditations (très demandées) pour Roland-Garros.
Disponibilité légendaire
Lors de son premier tournoi, les journalistes ne disposaient que d’un coin de couloir, avec dix cabines téléphoniques, quand ils s’étalent aujourd’hui sur plusieurs centaines de mètres carrés avec salles d’interview, traducteurs, restaurants dédiés…
Que ce soit dans les entrailles de Roland-Garros ou dans les bureaux du Figaro, Gérard du Peloux répondait à toutes les sollicitations avec sa disponibilité légendaire. Apprécié de tous ses collègues et efficace, il aimait organiser, régler les problèmes, s’investir pour le bien-être des autres et la réussite de ses missions. Sans jamais oublier de glisser quelques histoires drôles ou coquines au moment opportun.
L’athlétisme, le tennis mais aussi le golf, le patinage artistique, et le syndicat des journalistes sportifs (UJSF), qu’il présida également quelques années, auront vu passer sa haute silhouette, certes de plus en plus dégarnie au fil des ans mais toujours aussi élégante et cultivée. Homme de convictions, il posait un regard sans complaisance sur le monde qui l’entourait, avec cette éternelle paire de lunettes…
Gérard du Peloux s’est éteint vendredi dernier à l’âge de 92 ans. Ses obsèques se dérouleront le jeudi 21 mai (10 h 30) à Moulins-Engilbert (Nièvre).
Source: Le Figaro
Published on: 18-05-2015